La migraine est un trouble céphalique primaire caractérisé par des maux de tête récurrents modérés à sévères. Il s’agit de la plainte la plus fréquente pour laquelle les patients se présentent à un clinicien.
La migraine a fait l’objet d’une première classification complète en 1988, mise à jour par la « International Headache Society » en 2018 et largement utilisée par les médecins spécialistes de la douleur aujourd’hui.
Les six sous-classes de la migraine :
- Migraine sans aura ou « migraine commune »
- Migraine avec aura ou « migraine classique ».
- Migraine chronique
- Complications de la migraine
- La migraine probable
- Syndromes épisodiques pouvant être associés à la migraine.
Migraine commune :
Type de migraine le plus courant, qui ne présente pas de symptôme précoce appelé aura avant le début des maux de tête.
Étiologie et pathogénie :
Selon la théorie, plusieurs médiateurs chimiques jouent un rôle dans la migraine. Une vague d’activité des cellules nerveuses se propage dans le cerveau et déclenche une névralgie du trijumeau.
La libération d’une variété de neurotransmetteurs provoque un processus inflammatoire et de la douleur.
La migraine est souvent héréditaire, il pourrait donc y avoir un lien génétique selon les chercheurs.
Il peut y avoir des facteurs déclenchants comme certains aliments, certaines odeurs, le stress, le manque de sommeil, etc.
La maladie débute souvent dans l’enfance et s’aggrave à l’adolescence.
Fait intéressant, la migraine touche plus de garçons que de filles, mais plus de femmes adultes que d’hommes.
Une migraine sans aura ne met pas la vie en danger.
Symptômes :
Maux de tête lancinants ou constants à l’avant. – D’un côté ou des deux côtés
Durée de 4 à 72 heures
Peut être associé à des nausées, des vomissements, des vertiges.
Peut être aggravé par l’activité courante, la lumière et le bruit.
Critères de diagnostic :
La Société internationale des céphalées recommande les critères 5-4-3-2-1 pour diagnostiquer la migraine. Cette série de chiffres signifie
Avoir 5 crises ou plus, chacune d’une durée de 4 heures à 3 jours.
Maux de tête présentant au moins 2 des caractéristiques suivantes :
survenant d’un seul côté ; pulsatile ; provoquant une douleur modérée à sévère aggravée par l’activité.
présentant au moins un symptôme supplémentaire, tel que : nausées, vomissements, douleurs modérées à sévères aggravées par l’activité
Nausées, vomissements, sensibilité à la lumière, sensibilité au son.
Diagnostic :
Antécédents cliniques : pour exclure d’autres causes de maux de tête.
Antécédents d’au moins 5 crises répondant aux critères ci-dessus.
Antécédents médicamenteux.
Études d’imagerie – CT, IRM
Traitement
Objectifs :
Prise en charge des crises aiguës – traitement abortif, 2. prévention des crises ultérieures – prophylaxie.
Prise en charge des crises aiguës
Rester dans une pièce calme et sombre
Compresses froides
S’hydrater abondamment par voie orale s’il n’y a pas de nausées ou de vomissements
Analgésiques/autres médicaments
Médicaments de première intention :
- Acétaminophène
- AINS : Ibuprofène, Naproxène
- Triptans : Sumatriptan, Amlotriptan, Elitriptan.
- Combinaison d’acétaminophène et d’AINS
- Combinaison de triptans et d’AINS
- Autres médicaments :
- Antiémétiques : métoclopramide, prochlorpérazine
- Dexaméthasone
- Ergotamine : Dihydroergotamine
- Lidocaïne
Médicaments pour la prophylaxie :
- Bétabloquants – Propranolol 40-160 mg par jour.
- Anticonvulsivants – Topiramate, valproate de sodium.
- Antidépresseurs – Amitriptyline – le plus efficace
- Antagoniste des canaux calciques : Flunarizine
- Agoniste alpha-2 : Clonidine
Inhibiteurs du CGRP : nouvelle classe de médicaments. Erenumab, Eptinezumab
Les médicaments prophylactiques ont été classés en cinq catégories différentes en fonction de leur efficacité et de leur sécurité. Les différentes classes de médicaments sont des médicaments de choix en fonction des comorbidités. Un seul médicament ou des combinaisons de médicaments peuvent être essayés, mais la combinaison d’un bêta-bloquant et de la flunarizine doit être évitée.
Dans le contexte indien, les doses de médicaments nécessaires sont bien moindres que dans la population occidentale.
Interventions non pharmacologiques :
- Modification du mode de vie – alimentation adéquate, sommeil, évitement des facteurs déclenchants.
- Techniques de relaxation – méditation et bio-feedback.
- Exercices d’aérobic
- Oxygène hyperbare
Interventions : - Acupuncture ou aiguilles sèches
- Injection de Botox dans certaines situations
- Blocs nerveux
- Stimulation des nerfs périphériques
Références :
- Classification internationale des céphalées, 3e édition
- (ICHD-3) Version de poche abrégée.
- Prise en charge de la douleur par Bonica, 5e édition.
- Prise en charge de la douleur par Waldman, 2e édition.
- La migraine : Traitement prophylactique. Rakesh et al, JAPI, vol 58, numéro spécial, avril 2010.
- Ressources Internet : WebMD, Medscape, Mayoclinic.org, UpToDate
- Revues en ligne : Journal recent advances in pain, Journal of association of Physicians of India.