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Un webinar d’anesthésie régionale en obstétrique : un succès marquant pour l’avenir de la césarienne

Un webinar d’anesthésie régionale en obstétrique : un succès marquant pour la césarienne du futur.

Par le Dr Bouarroudj Noreddine

L’anesthésie régionale en obstétrique joue un rôle crucial dans la gestion de la césarienne et de la période obstétricale. Récemment, un webinar d’envergure a été organisé par l’AFSRA (Africain Society Of Regional Anesthesia) , rassemblant des experts éminents dans le domaine. Cet événement a connu un succès retentissant, offrant des informations précieuses et des perspectives innovantes sur les pratiques actuelles et futures de l’anesthésie régionale en obstétrique. Les conférences du Dr Ruthi Landau de l’Université de Columbia, New York, et du Dr Emmanuel Boselli de I-ALR France ont suscité un vif intérêt de la part d’un large public, soucieux de découvrir les avancées prévues pour la césarienne et de nouvelles approches pour la réhabilitation postopératoire.

En tant que Directeur de la Formation Medicale Continue de l’AFSRA et en tant que moderateur j’ai eu le privilège de recevoir la talentueuse Anesthésiste Helvético-Américaine Ruthi Landau. Elle est la seule actuellement à avoir le titre de Professeure Virginie Apgar à l’université Columbia à NewYork qui à engendrée une autre sommité de l’obstétrique en la personne du Dr Virginia Apgar. Le Pr Landau universellement connue pour son expertise en anesthésie obstétricale a partagé avec nous les dernières données de la science et nous a dévoilé l’état de l’art de la Césarienne et la et les secrets de la réussite de ses anesthésies.

Nous avons eu l’honneur de recevoir également le célèbre Emmanuel Boselli responsable du diplôme d’université d’anesthésie régionale à la prestigieuse université Claude Bernard Lyon et membre du bureau IALR France.Connue pour son  enseignement de qualité et ses nombreuses publications scientifiques ,il nous a plongé dans l’univers fascinant de l’anesthésie régionale en obstétrique des blocs de paroi comme le TAP Block le QL Block.De ses inspirations à sa pédagogie, le Dr Boselli nous dévoilé les secrets de la réhabilitation améliorée après césarienne et  de la césarienne du futur dans un contexte en constante évolution.

1️⃣ Dr Ruthi Landau: Pourquoi éviter l’anesthésie générale pour la césarienne?

Le Dr Ruthi Landau, cheffe du département d’anesthésiologie obstétricale de l’Université de Columbia, a mis en lumière l’importance d’éviter l’anesthésie générale (AG) lors des césariennes. Elle a présenté les risques associés à l’AG et a souligné les avantages de l’anesthésie régionale pour améliorer la sécurité et le rétablissement des patientes. Grâce à des études approfondies et à une expérience clinique solide, le Dr Landau a démontré que l’anesthésie régionale, telle que la rachianesthésie ou l’anesthésie péridurale, offre des résultats plus favorables pour les mères et les nouveaux-nés. Son intervention a fourni aux praticiens des directives claires pour minimiser les risques et optimiser les résultats de la césarienne.

2️⃣ Dr Ruthi Landau: Hypotension et vasopresseurs pendant la césarienne

Un autre aspect crucial abordé par le Dr Landau était la gestion de l’hypotension pendant les césariennes et l’utilisation appropriée des vasopresseurs. Elle a souligné les défis associés à l’hypotension maternelle pendant l’anesthésie régionale et a présenté des stratégies novatrices pour prévenir et traiter ce problème. En mettant l’accent sur l’équilibre hémodynamique, le Dr Landau a proposé des recommandations précises sur l’administration des vasopresseurs, tout en minimisant les effets indésirables pour la mère et le fœtus. Cette discussion approfondie a été particulièrement appréciée des anesthésiologistes en quête d’améliorations pour la prise en charge de l’hypotension pendant les césariennes.

3️⃣ Dr Ruthi Landau: Analgésie du travail en cas de brèche dure-mérienne et prévention/traitement des céphalées post-brèche

Le Dr Landau a également abordé un sujet délicat :

l’analgésie du travail en cas de brèche dure-mérienne et la prévention/traitement des céphalées post-brèche. Cette situation clinique complexe nécessite une approche multidisciplinaire pour soulager la douleur tout en minimisant les complications. Le Dr Landau a partagé des recommandations basées sur des preuves scientifiques solides, offrant des stratégies efficaces pour l’analgésie péridurale en cas de brèche dure-mérienne, ainsi que des techniques de prévention et de traitement des céphalées post-brèche. Cette partie de la présentation a été particulièrement appréciée, fournissant des connaissances pratiques et concrètes pour une meilleure prise en charge de ces situations délicates.

2️⃣ Dr Emmanuel Boselli: La césarienne du futur – la réhabilitation améliorée

Le Dr Emmanuel Boselli, membre de I-ALR France et responsable du Diplôme d’Université (DU) d’anesthésie Régionale à l’Université Lyon 1 Claude Bernard, a présenté une perspective fascinante sur l’avenir de la césarienne. Il a mis l’accent sur la réhabilitation améliorée, en soulignant l’importance de l’anesthésie régionale dans ce contexte. Le Dr Boselli a présenté des avancées prometteuses, telles que l’utilisation de techniques d’anesthésie régionale spécifiques pour réduire la douleur postopératoire, accélérer la récupération et améliorer le confort des patientes après une césarienne. Sa présentation a suscité un grand intérêt quant aux possibilités d’amélioration de l’expérience postopératoire des patientes.

Conclusion:
Le webinar sur l’anesthésie régionale en obstétrique a été un événement marquant, réunissant des experts de renommée mondiale qui ont partagé leurs connaissances et leurs perspectives sur l’avenir de la césarienne et de la période obstétricale. Les interventions du Dr Ruthi Landau sur l’évitement de l’anesthésie générale, la gestion de l’hypotension et l’analgésie en cas de brèche dure-mérienne ont fourni des informations précieuses aux professionnels de l’anesthésie. De plus, la vision du Dr Emmanuel Boselli pour une réhabilitation améliorée de la césarienne a suscité un grand enthousiasme quant aux possibilités futures. Je remercie chaleureusement tout le bureau de l’AFSRA le Dr Mohamed Mustafa le Pr Ezzat Aziz et le Pr Amany Ayad pour nous avoir permit de réaliser un Webinar de qualité. Grâce à des événements de ce type, l’anesthésie régionale en obstétrique continuera de progresser, offrant des améliorations significatives dans la prise en charge des patientes et contribuant à des résultats plus positifs pour les mères et les nourrissons.

Anesthetist seen by artifial intelligence
Will the Anesthesiologist of the future be designed by Artificial Intelligence

Will the Anesthesiologist of the future be designed by Artificial Intelligence?

By  Bouarroudj Noreddine. MD

Will the Anesthesiologist of the future be designed by Artificial Intelligence or will be the result of a natural evolution ?On the picture below you can see an Anesthetist designed by Artificial Intelligence.It s clear and obvious that this images processed by AI  can really inspire researchers and engineers and have an impact on the evolution of the anesthesia practice.This is a topic of pivotal importance an is still an area of active research.One of the first papers that was published : Artificial intelligence research in anesthesia and intensive care. Journal of Clinical Monitoring in 1988 on the Journal of Clinical Monitoring(1). Rennels, G. D and co have outlined a set of research projects that are beginning to  confront problems in the areas o f anesthesiology and intensive care and poses a number of practical challenges.Recently Mathis and co published  a topic concerning Artificial Intelligence for Anesthesia.More than Black Magic for the Art of the Dark The paper highlight the machine learning (2) : …machine learning properties include an ability to capture…variables…[called] model features…[too numerous for humans] to perceive or simultaneously consider…[and] the ability…to model complex relationships between model features which otherwise eclipse human understanding.”Another area of anesthesia that can be improved by AI is USGRA Ultrasound Guided Anesthesia.In fact AI can assist anesthetists to Identify anatomical structures on ultrasound (3).Ultimately : « Will the Anesthesiologist of the future be designed by Artificial Intelligence or will be the result of a natural evolution ?« In the light of the technological advances related to artificial intelligence only time will tell but honestly think so.

1.Rennels, G. D., & Miller, P. L. (1988). Artificial intelligence research in anesthesia and intensive care. Journal of Clinical Monitoring, 4(4), 274–289. doi:10.1007/bf01617327

2.Mathis, M. R., Kheterpal, S., & Najarian, K. (2018). Artificial Intelligence for Anesthesia. Anesthesiology, 1. doi:10.1097/aln.000000000000238

3.Bowness, J., Varsou, O., Turbitt, L., & Burkett‐St Laurent, D. (2021). Identifying anatomical structures on ultrasound: assistive artificial intelligence in ultrasound‐guided regional anesthesia. Clinical Anatomy, 34(5), 802–809. doi:10.1002/ca.23742

 Anesthetist seen by artifial intelligence
Anesthetist seen by Artificial Intelligence

 

Quel rôle pour la rachianesthésie thoracique au 21e siècle ?

Quel rôle pour la rachianesthésie thoracique au 21e siècle ?

Par le Dr Bouarroudj Noreddine

 

Décidément le sujet de la Rachianesthésie thoracique ne cesse de faire couler beaucoup d’encre. La très prestigieuse revue « British Journal of Anesthesia » vient de publier un article intitulé : « Définir le rôle de la rachianesthésie thoracique au 21e siècle : une revue narrative. ». Il s’agit d’une équipe d’anesthésistes sud-africains de  Johannesburg  dirigée par Johannes J. le Roux (1).

Les auteurs qualifient cette technique de peu orthodoxe.Cela suppose-t-il le début d’une multiplicité de « confessions » en Anesthésie réanimation et Anesthésie loco-régionale? Au vu de ce qui se passe sur le terrain ici en Algérie et en Inde , je crains que oui.Beaucoup de confrères et consoeurs a l’instar du Dr Messai et du Dr Redjil l’utilisent quotidiennement et cela présage de son utilisation dans un proche avenir.Aussi je les invite a publier leur travaux au plus vite.Pour revenir a l’article les auteurs précisent que -je cite- : »La rachianesthésie thoracique est une technique peu orthodoxe et peu utilisée en raison de la crainte d’une lésion de la moelle épinière, d’une propagation céphalique du bloc et d’une instabilité hémodynamique (2) (3). – Dans cette revue narrative, les auteurs décrivent l’efficacité et l’innocuité de la rachianesthésie thoracique lorsqu’une anesthésie générale présente un risque élevé dans diverses interventions chirurgicales. – D’autres essais randomisés bien conçus seront nécessaires si l’utilité clinique de cette pratique doit être établie. »

Ce qu’il faut dire d’emblée après la parution de cet article c’est qu’il n’y a plus de tabous. Les arguments avancés sont de taille lorsqu’il s’agit de patients à grand risque.Ce qui n’a pas été détaillé par contre c’est l’aspect médico-légal et là le débat peut-être houleux.

En attendant le niveau de preuve scientifique  des études futures  (fort niveau de preuve, niveau de preuve intermédiaire, niveau de preuve faible)  il faut veiller a respecter les accords professionnels et les recommandations (grade A, B ou C) par ce que l’évidence scientifique n’est pas qu’un niveau de preuve…D’ici la je continue a réaliser des péridurales thoraciques des blocs paravertebraux et des blocs des erecteurs du rachis.

 

 

 

1.https://doi.org/10.1016/j.bja.2022.03.008 Johannes J. le Roux*, Koji Wakabayashi and Zainub Jooma Department of Anaesthesia, Faculty of Health Sciences, School of Clinical Medicine, University of the Witwatersrand, Johannesburg, South Africa

2.Jonnesco T. Remarks on general spinal analgesia. Br Med J 1909; 2: 1396e401

3. Spannella F, Giulietti F, Damiani E, et al. Thoracic continuous spinal anesthesia for high-risk comorbid older patients undergoing major abdominal surgery: one-year experience of an Italian geriatric hospital. Minerva Anestesiol 2020; 86: 261e9

 

 

 

L’Anesthésie Loco-Régionale en Période COVID-19 : interets et specificités

L’anesthésie locorégionale écho-guidée en période COVID-19 : intérêts et spécificités

Dr Bouarroudj Noreddine Clinique Maissalyne Constantine Algérie

Cette conférence a été présentée le 17.05.2020 lors du troisième forum Afrique COVID 19: la préparation et la réponse à la pandémie de COVID 19 dans les pays Africains.

Pratique quotidienne bouleversée

De l’avis general , le COVID a boulversé le monde , le monde médical n’échappe pas à cette règle particulièrement les médecins anesthésistes réanimateurs qui se trouvent comme acteurs indefectibles lors de cette pandémie .Leur pratique quotidinne s’en est trouvé completement boulversée .En fait la réalisation par les medecins anesthésistes réanimateurs de l’intubation les  expose  à des risques qui sont 6.6 fois plus que les autres praticiens qui n’y  sont pas exposés .Nous avons assisté ces derniers mois à une mobilisation sans précédent des sociétés savantes qui se sont attelés à publier  des textes , des recommandations pour la pratique concernant le COVID – 19 .
Ainsi les deux principales sociétés savantes spécialisées en Anesthésie Régionale en l’occurrence the American Society of Regional Anesthesia and pain medicine (ASRA) and European Society of Regional Anesthesia ans pain therapy (ESRA) ont publié le 31 Mars 2020 un document conjoint : il s’agit de recommandations pour la pratique concernant les blocs périphériques ainsi que la rachianesthésie et la péridurale en période de COVID – 19 .
En fait l’une des premières recommandations et principales recommandations :
-l’anesthésie locorégionale doit être préférée à l’anesthésie générale.
-Il est recommandé en fait d’utiliser une méthode de guidage échographique pour les blocs nerveux périphériques
et pour l’échorepérage.

Avantages de l’anesthésie locorégionale spécifiques au COVID-19

Les avantages de l’anesthésie locorégionale sont multiples et peuvent être spécifiques et non spécifiques au COVID – 19. Ceci par diminution :
-De la ventilation mécanique et des complications de celle-ci.
-Du temps d’hospitalisation en soins intensifs et urgence.
-Du temps de transit en unité de soins post interventionnels
-Du nombre du personnel soignant.
-Eviter l’accès ainsi que la manipulation des voies aériennes supérieures et donc éviter toute technique génératrice d’aérosols.
– Le risque respiratoire chez des patients au poumon infiltré.
– Les effets néfastes de l’anesthésie générale tels que nausées vomissements hypoxie etc.
– Eviter d’exposer les patients chez lesquels l’anesthésie générale peut être particulièrement dangereuse.
-Limiter l’exposition du personnel de santé au COVID-19.
-Eviter le risque des complications post opératoires
-Limiter l’utilisation d’oxygène  de produits et gaz anesthésiques en salle d’opération.
Cet autre aspect de la pandémie est la demande sans précédent en oxygéne et en médicaments anesthésiques pour les soins intensifs qui a réduit l’offre des médicaments pour l’anesthésie générale .
Le collège royal des anesthésistes du Royaume-Uni a suggéré l’anesthésie locorégionale comme solution à ces problèmes .

Avantages de L’ALR indépendamment du COVID-19

-Diminution de la douleur et des besoins en opiacés ainsi que les effets secondaires des opiacés.
-Améliorer la récupération et limiter certaines complications courantes de l’opération, comme les
nausées, les vomissements et l’iléus.
-Diminution des dysfonctions cognitives.

Conduite de l’anesthésie locorégionale Echo-guidée

Nous aurons en face soit à des malades COVID 19 négatifs et la conduite sera donc d’une ALR avec les protocoles habituels ou en face d’un patient COVID – 19 positif.
COVID-19 Négatif ?
COVID-19 Positif ?

ALR avec protocole habituel
En fait ce qu’il faut savoir, dans la pratique courante , on peut avoir un patient COVID – 19 négatif , positf ou un cas suspect .

-COVID-19 négatif / COVID-19 positif Ou cas suspect ?
-Ce qu’il faut savoir est que si la propagation communautaire de COVID-19 est importante, tous les cas peuvent être présumés COVID-19 positif.

ALR chez un COVID +

Prévention péri-opératoire de la transmission de COVID-19
La première des choses à faire est de prévenir la transmission de COVID – 19.L’Anesthesia Patient Safety Foundation a publié différentes recommandations concernant cette prévention péri-opératoire de la transmission de COVID – 19 :
– Décontamination préopératoire des malades.
– Désigner les zones aseptiques.
– Solution hydro alcoolique coté de la potence gauche.
– A droite panier métallique avec sachet fermé.
– KT sans aiguille à système clos désinfectable
– Double gant à l’induction.
– Nettoyage après induction selon protocole.
– Surveiller la transmission des agents ESKAPE.

1- Hygiène des mains :
– Lavage fréquent des mains (savon et eau (pendent 20 secondes))
-Solution hydro-alcoolique lorsque les mains ne sont pas visiblement sales.
-Doubler les gants.
2- Protection personnelle (Equipement de protection individuelle) :
Il ne faut jamais oublier que la protection personnelle du praticien doit être sa priorité +++.
a- Protection individuelle :
-N’oubliez pas que la protection personnelle est la priorité.
-Pratiquer une hygiène des mains appropriée avant et après toutes les procédures.
-Portez un masque N95 ou FPP 2 testé, un protecteur facial (une visiere), une casaque et des gants.
-Après avoir retiré l’équipement de protection, évitez de toucher les cheveux ou le visage avant de
vous laver les mains.
-Respecter l’hygiène des mains avant et après toutes les procédures.
-Tout malade doit porter un masque facial.
-Eviter l’oxygène à haut débit à l’aide de lunettes nasales.
-Si le patient a besoin d’oxygène, un masque à oxygène doit être préféré aux lunettes.
-Le débit d’oxygène doit être réglé au minimum nécessaire pour maintenir une saturation en
oxygène optimal, afin de réduire le risque d’aérosolisation.
b- Mettre et enlever un équipement de protection individuelle :
C’est au cours de la mise des équipements de protection individuelle ou quand on les enlève qu’ il y’a des auto-contaminations, les praticiens s’auto-contaminent.
Donc il vaut mieux connaitre toutes les étapes.
1.Mettre un équipement de protection individuelle :
2.Lavage des mains.
3.Mettre une casaque.
4.Mettre un masque facial N95
5.Se protéger les yeux avec des lunettes .
6.Mettre les gants.
7.Enlever un équipement de protection individuelle :
8.Enlever les gants.
9.Enlever la casaque.
10.Se laver les mains.
11.Enlever les lunettes de protection.
12.Se laver les mains.
13.Enlever le masque.
14.Se laver les mains.

Ce qu’il faut retenir c’est :
-Prendre son temps du début à la fin.
-Il faut mettre et enlever les équipements en présence d’un observateur+++.
-Il est recommandé de faire des simulations +++ afin de s’entrainer à mettre et à
enlever les équipements de protection individuelle .

3- Protection du malade :

a- Organisation de l’asepsie et de l’organisation au bloc opératoire :
-Améliorer l’organisation et augmenter la fréquence et la qualité du nettoyage.
-Désigner et entretenir des zones propres et septiques
-Désigner des circuits COVID+
-Protection des équipements (échographes et moniteurs…) par des housses en
plastique.
-Stérilisation des équipements : tous les équipements doivent être décontaminés et
désinfectés conformément aux règles de bonne pratique hospitalières.
b- Décontamination des malades : c’est l’une des recommandations avec l’utilisation de la Betadine iodée en spray nasal et en bain de bouche durant le COVID – 19 .
En fait il est recommandé de faire cette décontamination nasale et oropharyngée pour les malades, mais aussi le personnel soignant.
Cela permettra de décontaminer les malades COVID PLUS

 

Protocole Betadine iodée en spray nasal et en bain de bouche durant le COVID – 19:

         COVID-19 décontamination nasale et oropharyngée des malades et du personnel soignant
Pour tous les patients et professionnels de santé : la solution de bétadine à 0.5% est administrée à une dose de 0.3ml dans chaque narine, de préférence à l’aide d’un atomiseur (2 pulvérisations pour appareil moyen) ou le cas échéant à l’aide d’une seringue. La narine controlatérale est occluse et le receveur, s’il est conscient, inhale lentement pendant l’atomisation/l’instillation. Cela donnera une dose totale de 0.33 mg d’iode. Ensuite : 9ml de la solution à 0.5 % sont introduits dans la cavité buccale et utilisés comme bain de bouche. On veille à ce que la solution soit répartie dans la cavité buccale pendant 30 secondes, puis doucement gargarisée ou maintenue à l’arrière de la gorge pendant 30 secondes supplémentaires avant de cracher. Il est supposé qu’au plus 2 ml de la solution seront retenus et absorbés, donnant une dose totale maximale prévue de 1.1mg d’iode. Si un atomiseur à pompe nasale est utilisé, le volume peut être réduit à 0.6ml (4 pulvérisations) ce qui donne 0.33 mg d’iode.

4- Gestion du bloc opératoire en période de crise COVID-19 :

Actuellement il est recommandé :
-Que le roulement du personnel soit relativement long exemple de 12 heures , cela permettra d’économiser les équipements de protection individuelle.
-Phase I du réveil en salle opératoire : il faut faire sortir le malade juste après l’écho- guidage et après l’intervention dans les services dédiés au COVID – 19
-Stérilisation multimodale (UV-C) après chaque malade.

– Eviter au maximum la conversion en AG :Les conversions en anesthésie générale entrainent un risque accru d’aérosolisation.Ce qui est recommandé, si la probabilité de conversion est grande, il faut d’emblée faire une anesthésie générale.
Mettre l’action sur la communication entre chirurgien et médecin anesthésiste réanimateur.
Conversion en AG risque accru d’aérosolisation Si probabilité de conversion d’emblée AG
Intérêt de la communication chirurgien et MAR ++++++

ECHOGRAPHIE DANS LES ANESTHESIES MEDULLAIRES

L’utilisation de l’échographie dans les anesthésies medullaires a été longuement publiée dans les vingts dernieres années car il y’a :
-Intérêt du repérage échographique pour la réalisation d’anesthésies péridurales en obstétrique et autres types de chirurgie.
-L’écho-repérage améliore le taux de succès et réduit le nombre de tentatives.
-Utile chez l’obèse dont la palpation des repères osseux est imprécise ou impossible, chez les
patients présentant des pathologies rachidiennes comme les scolioses etc…

Thrombopénies et COVID – 19

Une spécificité du COVID – 19 , c’est l’association des thrombopénies avec les formes severes du COVID – 19 et une augmentation du taux de mortalité , il ne afu jamais oublier de demander une NFS afin d’éliminer une thrombopénie sévère +++++
Thrombopénies et COVID-19
Associées à une forme sévère de COVID 19 Et augmentation de la mortalité
Thrombocytopenie is associated with severe coronavirus disease 2019 (COVID19) infections : A meta-analysis.
Eliminer une thrombopénie sévère +++
Présence du virus SARS-COV2 dans le LCR
On a beaucoup parlé de complications neurologique liées au COVID-19 , bien qu’il n’y est pas scientifiquement de preuve sur la présence du virus SARS-COV 2 dans le liquide céphalo-rachidien, il faut éviter de laisser couler librement le liquide céphalo-rachidien.

ANESTHESIES MEDULLAIRES ET HYPOTENSION ARTERIELLES

Safety and efficacy of different anesthetic regimes for parturients with COVID-19 undergoing cesarean delivery : a case series of 17 patients
Sécurité et efficacité de différents modes d’anesthésie pour des parturientes infectées par la COVID-19 accouchant par césariennes : une série de 17 cas.
Il y’a eu des publications sur les hypotensions artérielles qui ont été décrites chez les femmes enceintes COVID positive , des séries pas en très grand nombre , malgré qu’il n’y a pas de preuve scientifique sur le fait que le COVID entrainerait une hypotension importantes au cours des rachianesthésies , il faut tout le temps prévenir l’hypotension en donnant des substances vasopressives

Prévention de l’hypotension +++

Il est clair que le bloc du ganglion sphenopalatin est à éviter plus le risque d’ aérosolisation .
Le blood patch est également recommandé de les éviter au maximum sauf dans des cas sévère vu le risque
de contamination du LCR .
Risque d’aérosolisation +++ A éviter
Considérer d’autres moyens thérapeutiques des céphalées post rachianesthésie.

Adjuvants périneuraux

Concernant les adjuvants périneuraux , il faut tout le temps mettre en balance Le bénéfice des adjuvants périneuraux doit être mis en balance avec les risques d’immunosuppression possible (dexaméthasone), les risques de sédation (bradycardie , hypotension avec la clonidine et surtout l’erreur médicamenteuses et de contamination médicamenteuses .

Cathéters périneuraux
Il faut peser le bénéfice et le risque des cathéters périneuraux qui nécessiteraient plus de personnel , qui sont plus couteux et qui nécessitent plus de contact avec le malade .

La sédation par contre doit être éviter au maximum , si nécessité il faut :
-Diminuer les doses et donc utilisation de faibles doses d’anesthésiques locaux .
Le blood patch et bloc du ganglion sphenopalatin pour les céphalées post brèche dure – mérienne chez le COVID +

Utilisation d’anesthésiques locaux à courte durée d’action sont à éviter vu le risque de conversion
en anesthésie générale .

Equipements
Concernant le matériel d’anesthésie locorégionale , il doit être préparé et recouvert housses en plastiques afin d’éviter le contamination.

Ou réaliser le BLOC ?
Le bloc doit être réalisé exclusivement au bloc opératoire et en salle de travail concernant les péridurales pour le travail
Il faut éviter tout autre endroit vu le risque d’infections croisées .
Il est aussi recommandé que le BLOC doit être pratiqué par le médecin anesthésiste réanimateur le plus expérimenté.

Les BLOCS qui devraient être réalisés :
1- Blocs ayant le moindre effet sur la fonction respiratoire :
-Eviter Bloc Interscalénique +++ du fait du risque de la paralysie du nerf phrénique
-Préférer Bloc axillaire ou le bloc infraclaviculaire+++ par rapport au Bloc supraclaviculaire du fait du
risque de pneumothorax et de paralysie du nerf phrénique .
2- Blocs fasciaux nécessitant le moins de changement de position et de
manipulation sous AG (aérosolisation et extubatio++++) :
-Eviter de pratiquer les ESP Bloc et les Blocs paravetébraux sous anesthésie générale
-Préférer des TAP Bloc , des QLB , des Bloc ilioinguinaux , Bloc des grands droits .

 

 

Masterclass d’Anesthésie Régionale de Constantine MARC (2021):TROIS MASTERCLASS EN UN

Masterclass d’Anesthésie Régionale de Constantine MARC (2021):TROIS MASTERCLASS EN UN

   J’ai été ravi et honoré de présider ce qui convient d’appeler les MARC (Masterclass d’Anesthésie Régionale de Constantine).En trois jours j’ai vécu de grands moments scientifiques, fraternels, humains et amicaux . Je tiens à remercier grandement mes frères et sœurs anesthésistes réanimateurs venus des quatres coins du pays : Ilizy , Oran, Ain Témouchent, Ghardaia, Djelfa, El Oued, Tipaza,Jijel , Alger, Chlef et j’en passe. Le partage en a été le dénominateur commun avec une formation de qualité et des formateurs de la trempe du Pr Belkacem Ameziane , le Pr Lynda Abed ,le Pr Mario Fajardo Pérez ,le Dr Sofiane Alidra ,le Dr Abdellatif Talhi ,le Dr Liamine Ammari ,le Dr Nadjah Bouasla,le Dr Belgacem Hamrouni que je remercie profondément au passage. Je précise que la deuxième journée de la formation en l’occurrence dissection sur cadavre est une formation accréditée par l’EACCME European accreditation council for continuing medical education. Je remercie également les organisateurs : La Clinique Maissalyne à sa tête le Dr Sarah Kabtane Boussouf ainsi que Hospimed  Afric à sa tête Monsieur Boukedjouta Luc Wen Shenzhen Wisonic Medical Technology Co., Ltd
Enfin je ne saurai jamais remercier tout les chirurgiens qui ont soutenu encouragé et développé l’anesthésie loco régionale échoguidée     avec toutes ces techniques :   Dr Mohamed Salah Benhaloulou ,Dr Abdelmalek Bouarroudj, Pr Bouarroudj Mohamed ,Pr Mounira Boukredera ,Dr Rachid Amrani ;Dr Abdelouahad Boushaba ,Dr Khaloua Kamel ,Dr Attef Bahchachi ,Dr Djalila Benramdane ,Dr Souhail Chebaiki ,Dr Wided Kessita ,Dr Azzouz ,Dr Bounekdja. Je m’excuse si j’en oublie certains  sans lesquels on aurait peut-être pas évolué autant.

TROIS « Formations » en « Une » :

-Masterclass Anesthésie Locorégionale écho-guidée.

-Masterclass Online de dissection sur cadave.

-POCUS (échographie au point d’intervention) incluant : EFAST écho  Echographie Gastrique Accès vasculaires écho-guidés Echocardiographie péri-opératoire.

 

LES FORMATEURS:

 

DR BOUARROUDJ NOREDDINE

PR MARIO FAJARDO

PR AMZIANE BELKACEM

DR AMMARI LIAMINE

PROGRAMME

25 juin  2021 Masterclass Anesthésie régionale échoguidée 

 

07h30-08h00   Accueil

08H00-08h30   Principes d’apprentissage de l’échoguidage  B.Amziane

08h30-09h30    Blocs de la paroi abdominale N. Bouarroudj

09h30-10h30    Blocs de la paroi thoracique N. Bouarroudj

10h30-11h00    Pause-café

11h00-12h00    ALR périmédullaire échoguidée  L.Abed

 

12h00-13h00    Déjeuner

 

13h00-18h00   Ateliers Hands on Ponction sur fantôme ou modèle anatomique  (apprentissage de la ponction dans le plan et en dehors du plan , GIDI GRIP).

Ateliers :

  1. Membre supérieur : Blocs de la paroi abdominale.
  2. Membre inférieur : Blocs de la paroi thoracique.
  3. Techniques de ponction dans le plan , en dehors du plan et Gidi Grip
  4. ALR péri médullaire échoguidée.

 

 

 

PROGRAMME

26 JUIN 2021

Masterclass Online de dissection sur cadavre membre supérieur et inférieur.

 

08h30-13h00   Dr Mario Fajardo de ULTRADISSECTION Madrid Espagne avec la collaboration du Dr Bouarroudj en Anglais et Français.

-Cours de dissection sur cadavre pour anesthésie régionale : membre supérieur.

-Cours de dissection sur cadavre pour anesthésie régionale : membre inférieur.

 

12h00-13h00    Déjeuner

 

13h00-14h30   Ateliers Ponction sur fantôme ou modèle anatomique  (apprentissage de la ponction dans le plan et en dehors du plan).

14h00-18h00    Ateliers :

  1. Membre supérieur : Blocs axillaire , supraclaviculaire , interscalénique.
  2. Membre inférieur : PENG BLOCK , Bloc fémoral , Sciatique et au canal des adducteurs.
  3. Sonoanatomie avancée du cou pour la pratique des Blocs du plexus cervical ,axillaire , supraclaviculaire , interscalénique et bloc du ganglion stéllaire.

 

 

 

PROGRAMME

27 JUIN 2021

Masterclass POCUS (échographie au point d’intervention)

 

incluant : -EFAST écho -Echographie Gastrique -Accès vasculaires écho-guidés -Echocardiographie péri-opératoire.

 

08h00-08h30 -E FAST Echo  N. Bouarroudj

08h30-09h00 -Echographie Gastrique S. ALIDRA

09h00-09h30 -Accès vasculaires échoguidés L.AMMARI

09h00-10h00 -Echocardio périopératoire L.AMMARI

10h00-18h00    Ateliers

 

Les journées vous ouvriront droit :

  1. Hands On et ateliers pratiques sur malades.
  2. Stages ALR écho guidée.
  3. Stages personnalisés.
  4. Implémentation de l’ALR et la RAAC dans vos propres structures par les formateurs.
  5. Attestation de formation délivrée par ULTRADISSECTION.

 

Formateurs Ateliers

Dr Noreddine Bouarroudj

Pr Amziane Belkacem

Dr Ammari Liamine

Dr Hamrouni Belkacem

Dr Alidra Sofiane

DR Bouasla Nadjah

Dr Talhi Abdelatif

 

Médecins Anesthésistes Réanimateurs participants :

Dr Bayou Hocine

Dr Ferdji Rafik

Dr Brahimi Radhia

Dr Benbetka Amel

Dr Barka Wafa

Dr Bentahar Tassadit

Dr Benlameur Hadda

Dr Selmi Mounia

Dr Hamza Lamine

Dr Tahar Yacine

Dr Idres Jugurta

Dr Zidani Mohamed Nadir

Dr Bouladas Bouabdellah

Dr Bouhabel Nabil

Dr Belloum Yamina

Dr Louazani Amina

DR Grainou Zeineb

Dr Daoudi Amel

Dr D’bichi Amina

Dr Ahmed Dib Rym

Dr Allili Asma

Dr Lakhal Madani

Dr Rekmouche Ammar

DR Zergoune Mohamed Amine

Dr Lekhoua Mohamed Tahar

Dr Ouichen Fatima Zohra

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Perspectives de carrières et de sous spécialisation en anesthésie réanimation
Qui sont les médecins Anesthésistes ?

Qui sont les médecins Anesthésistes ?

Par le Dr Bouarroudj Noreddine

Les médecins Anesthésiologistes sont des médecins hautement qualifiés qui ont entre 12 000 et 16 000 heures de formation clinique en anesthésie en douleur et en réanimation (données de l’ASA : American Society of anesthesiology)(1). Leur formation médicale très longue (12 à 14 années après le BAC ) couvre l’anatomie , la physiologie et la physiopathologie de tous les systèmes ( nerveux, digestif, cardio-vasculaire, pulmonaire etc…) les préparant ainsi à diagnostiquer  traiter et gérer tout un éventail de problèmes médicaux. Actuellement au sein de la communauté scientifique médicale, le médecin anesthésiste-réanimateur est considéré comme le pilier d’une équipe pluridisciplinaire ayant un grand niveau d’expertise. Ce niveau d’expertise est singulièrement vaste pour une spécialité médicale ! Les Anesthésiologistes dispensent activement des soins dans presque tout l’échiquier du système médical : ambulances et médecine préhospitalière, salle d’opération, salle d’accouchement, service de chirurgie, service de médecine, unité de soins intensifs, service d’urgence, secteur privé … et j’en passe ! Autant de champ d’expertises qui donnent le tournis et qui offre de nombreuses perspectives de carrières et de sous spécialisation.
Nous citons entre autres l’anesthésie réanimation cardiothoracique, l’anesthésie réanimation en orthopédie ,l’anesthésie réanimation en neurochirurgie, réanimation médicale, réanimation chirurgicale, le traitement interventionnel de la douleur, anesthésie régionale, anesthésie réanimation en obstétrique, anesthésie de la tête et du cou, anesthésie réanimation en transplantation, anesthésie réanimation en pédiatrie et anesthésie réanimation en chirurgie bariatrique. Mais les choses ne semblent pas s’arrêter là !
L’échiquier du système médical

1.http://csahq.org/public-education/role-of-a-physician-anesthesiologist

Bases Physiopathologiques des formes sévères du Covid 19 : la tempête des cytokines

La Tempête des Cytokines (Cytokines Storm) :

Les Bases Physiopathologiques des formes sévères du Covid 19.

Par le Dr Bouarroudj Noreddine

En cette période de pandémie j’ai tenu à partager cette modeste contribution sur les bases physiopathologiques des formes sévères de covid-19.

L’insuffisance respiratoire due au syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA) ainsi  que la myocardite fulminante  sont  les principales causes de mortalité dans le COVID-19.Une publication sur le Lancet (1) datée du 13 mars 2020 résume l’importance des mécanismes physiopathologiques de la maladie covid-19 à savoir la tempête des cytokines ainsi que  la lympho-histiocytose hémophagocytaire.

La présentation ci dessous explique la fameuse tempête des cytokines .Les récepteurs de surface sur les cellules T peuvent provoquer une tempête de cytokines après  activation par des anticorps monoclonaux thérapeutiques .Le Theralizumab (connu sous le nom de  TGN1412, CD28-SuperMAB, and TAB08) est un  immunomodulateur qui  peut directement provoquer une libération de cytokines chez l’Homme.De plus  à la surface des cellules T  il y a une formation et activation  d’une synapse immunologique (IS), et la liaison du CD28SA aux récepteurs Fcγ (FcγR) sur les cellules endothéliales et d’autres leucocytes pourrait entraîner une libération supplémentaire de cytokines.

L’activation de CD28 peut également provoquer une régulation positive des molécules d’adhésion telles que CD11b à la surface des cellules T qui peuvent ensuite se lier à la molécule d’adhésion intracellulaire 1 (ICAM1) sur les cellules endothéliales.Les complexes endothéliaux lymphocytes T ont la capacité de provoquer une production amplifiée de cytokines et des dommages endothéliaux locaux. Par conséquent, la tempête de cytokines et l’infiltration de neutrophiles pourraient médier le syndrome de fuite capillaire avec une défaillance multi viscérale.

 

Syndrome d’activation macrophagique (SAM) / lympho-histiocytose hémophagocytaire (LHH) : Est une entité clinico-biologique  caractérisée par un état hyperinflammatoire faisant suite à la dérégulation de la réponse immunitaire cytotoxique. Il est caractérisé par une hypercytokinémie fulminante et fatale avec défaillance multiviscérale.

Les caractéristiques cardinales de la LHH comprennent la fièvre persistante, les cytopénies  et l’hyperferritinémie; l’atteinte pulmonaire (y compris le SDRA) qui survient chez environ 50% des patients.Augmentation de l’interleukine (IL) -2, IL-7 une ferritine élevée (moyenne 1297 · 6 ng / ml chez les non-survivants vs 614 · 0 ng / ml chez les survivants; p <0 · 001) et IL-6 (p <0 · 0001)

Le Hscore mesure la probabilité de lympho-histiocytose hémophagocytaire secondaire. Les scores HS supérieurs à 169 sont sensibles à 93% et spécifiques à 86% pour HLH.Il faut rechercher  une hyperinflammation chez tous les patients avec un COVID-19 sévère : -Hyperférritinémie –thrombopénie  afin d’identifier les patients dont l’immunodépression pourrait améliorer le pronostic.

Les option thérapeutiques incluent les corticoides les immunoglobulines en IV les anticytokines  (Anakinra ou le Tocilizumab)

 

 

(1) www.thelancet.com Published online March 13, 2020 https://doi.org/10.1016/S0140-6736(20)30628-0

 

 

 

 

Prévention péri-opératoire de la transmission de COVID-19

Prévention péri-opératoire de la transmission de COVID-19.

Par le Dr Bouarroudj Noreddine Anesthésiologiste-Réanimateur.

Le médecin anesthésiste réanimateur joue un rôle primordial dans la prévention péri-opératoire de la transmission virale ainsi que dans la gestion du bloc opératoire en période de crise COVID-19. Il faut dire aussi que toutes les spécialités médicales sont impliquées et que la communauté scientifique  autour du monde a fait preuve d’une mobilisation extraordinaire , en cette période de crise , afin de lutter contre la pandémie. Preuve en est le foisonnement d’articles dans les différentes revues médicales ainsi que les recommandations des sociétés savantes.

En ce qui concerne la prévention péri-opératoire de la transmission de COVID-19 en période de crise l’Anesthesia Patient Safety Foundation a publié des recommandations basées sur les Évidences (Evidence Based Medicine) en rapport avec l‘optimisation du contrôle de l’infection ainsi que la gestion du bloc opératoire.

Contrôle de l’infection péri-opératoire basée sur les faits.

Depuis sa description princeps en décembre 2019 à Wuhan en Chine le virus SARS-COV-2 ne cesse de se propager dans le monde.Comme le virus infecte le nez le poumon et la gorge la transmission se fait directement entre les individus par aérosolisation de gouttelettes et postillons lors des éternuements, toux, discussions et bâillement. Il est admis que la transmission nécessite un contact étroit d’environ un mètre ou même plus avec la personne infectée.Indirectement la transmission se fait par le contact des mains non lavées avec le visage.Au total la contagion se fait par aerosolisation ainsi que par le contact avec des surfaces contaminées.A titre d’exemple la viabilité du virus sur du cuivre est de quatre heures à peine. Sur du carton vingt-quatre heures. Sur l’acier inoxydable et le plastique qu’on retrouve communément au bloc opératoire le virus a une viabilité d’au moins trois jours! Les modes de transmissions suscités ainsi que la viabilité du virus sur différentes surfaces expliquent les recommandations suivantes dont le but est d’éviter la contamination:

1.Hygiène des mains:

Lavage fréquent des mains  avec du savon et de l’eau (pendant au moins 20 secondes) ou en utilisant un désinfectant pour les mains à base d’alcool (avec au moins 60% d’alcool) lorsque les mains ne sont pas visiblement sales et souillées.En outre il est recommandé de:

  • Placer la solution hydroalcoolique du coté de l »abord veineux et de la potence.
  • Doubler les gants à l’induction.

2.Protection personnelle (Equipement de protection individuelle):

Ne pas oublier que la protection personnelle du praticien est la priorité.

  • Porter un masque facial  N95 FFP2 FFP3 testé, un protecteur facial , une casaque et des gants.
  • Il faut examiner le matériel et prendre les précautions d’isolement appropriées. Planifiez à l’avance car il faut du temps pour appliquer toutes les précautions de sécurité. Avant l’intubation, passez en revue et entrainez-vous à mettre et enlever  la protection respiratoire, les gants, le masque facial et les vêtements appropriés. Portez une attention particulière afin d’ éviter l’auto-contamination.
  • Après avoir retiré l’équipement de protection, éviter de toucher les cheveux ou le visage avant de se laver les mains.
  • Respecter l’hygiène des mains avant et après toutes les procédures.

2.Protection du malade:

  • Organisation de l’asepsie et de l’organisation au bloc opératoire: Il est recommandé améliorer l’organisation et augmenter la fréquence et la qualité des nettoyage. Cette approche réduira considérablement la contamination globale de la zone de travail.Il faut placer une corbeille en fil ou un panier métallique doublée d’un sac en plastique à fermeture éclairà droite du praticien. Placer tous les instruments contaminés dans le sac (c’est-à-dire les lames de laryngoscope et poignées pinces de Magill canules et sondes etc…) et fermer.Désigner et entretenir des zones propres et septiques.Après l’induction de l’anesthésie, essuyez fréquement tout l’équipement et les surfaces avec lingettes désinfectantes contenant  de l’alcool.Qualité: Pour un nettoyage de routine et terminal amélioré, en utilisant une approche descendante, pulvérisez toutes les surfaces de travail de l’anesthésie et l’espace de travail des infirmiers .
  • Décontamination des malades:   L‘utilisation de la Povidone iodée pour la décontamination nasale des malades contre les virus a fait ses preuves. La povidone-iode (PVP-I) a une  activité antivirale meilleure que les autres antiseptiques et s’est déjà révélée être un virucide efficace in vitro contre le syndrome respiratoire aigu sévère et les coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient (SARS-CoV et MERS-CoV ).Cette décontamination peut etre utilisée aussi bien pour les malades que pour le personnel soignant. En absence de solutions spéciales pour la muqueuse oro-pharyngée (Videne® Antiseptic Solution) une solution de Povidone iodée à10% peut être diluée au 1:20 afin d’obtenir une solution de 0.5%.
    Pour tous les patients et professionnels de santé:  la solution de PVP-I à 0,5% est administrée à une dose de 0,3 ml dans chaque narine, de préférence à l’aide d’un atomiseur (2 pulvérisations pour un appareil moyen) ou le cas échéant à l’aide d’une seringue. La narine controlatérale est occluse et le receveur, s’il est conscient, inhale lentement pendant l’atomisation / l’instillation. Cela donnera une dose totale de 0,33 mg d’iode.Ensuite : 9 ml de la solution à 0,5% sont  introduits dans la cavité buccale et utilisés comme bain de bouche. On veille à ce que la solution soit répartie dans la cavité buccale pendant 30 secondes, puis doucement gargarisée ou maintenue à l’arrière de la gorge pendant 30 secondes supplémentaires avant de cracher. Il est supposé qu’au plus 2 ml de la solution seront retenus et absorbés, donnant une dose totale maximale prévue de 1,1 mg d’iode. Si un atomiseur à pompe nasale est utilisé, le volume peut être réduit à 0,6 ml (4 pulvérisations), ce qui donne 0,33 mg d’iode.
    Pour les patients inconscients: Un tampon éponge pour soins buccaux ou similaire est imbibé de 2 ml de PVP-I 0,5%, à appliquer sur toutes les surfaces de la muqueuse buccale. La majeure partie de cette solution sera conservée dans la bouche / l’oropharynx (une petite quantité restant dans l’éponge), donnant une dose totale maximale de 1,1 mg d’iode.
    A noter que les effets secondaires de l’utilisation de l’iode seraient minimes.
  • Soins des abords vasculaires: Il faut assurer une asepsie rigoureuse de tous les abords vasculaires.Les désinfections sont systématiques avant les injections.Utiliser des systèmes clos.Une meilleure désinfection  réduit la transmission au patient et réduction des infections.
  • Surveillance des agents de transmission ESKAPE:ESKAPE est un acronyme englobant les noms de six agents pathogènes bactériens couramment associés à la résistance aux antibiotiques  :    Enterococcus ,Staphylococcus aureus ,Klebsiella ,Acinetobacter baumannii Pseudomonas aeruginosa et Enterobacter.  La surveillance des agents ESKAPE peut etre élargie au COVID-19 et  marqueur de la qualité des soins et du respect des bonnes pratiques.

 

Gestion  du bloc opératoire en période de pandémie COVID-19

Le roulement du personnel devrait être relativement long afin d’économiser les moyens de protection (masques faciaux bavettes casaques etc…)

Il est recommandé d’effectuer la première phase de réveil au bloc afin de diminuer le risque de contamination en salle de surveillance post interventionnelle.

Il faut faire une stérilisation multimodale du bloc opératoire: désinfectants et ultraviolets (UV-C)  pendant une à deux heures.Il est important d’utiliser les deux techniques désinfectants et ultraviolet car  les UV-C seuls peuvent être limités par l’ombrage (zones du bloc que la lumière UV-C n’atteint pas) . De même, la désinfection des surfaces
doivent également être complétées par des UV-C ou l’équivalent technologie en raison de facteurs humains entraînant une défaillance du nettoyage.

  • Références

  • The New England Journal of Medicine: Early Transmission Dynamics in Wuhan, China, of Novel Coronavirus–Infected Pneumonia 
  •  Caputo KM, Byrick R, Chapman MG, Orser BJ, Orser BA (2006) Intubation of SARS patients: infection and perspectives of healthcare workers. Can J Anaesth, 53(2):122-9
  • Novel Coronavirus (2019-nCoV)
  • World Helath Organization – Coronavirus
  • Departement of Anesthesiology and Pain Medicine http://www.anesthesia.utoronto.ca
  • Centers of Diseases Control and Prevention https://www.cdc.gov/coronavirus/2019-ncov/hcp/infection-control.html
  • Franklin Dexter , Michelle C. Parra ,Jeremiah R. Brown,Randy W. Loftus:Perioperative COVID-19 Defense: An Evidence-Based Approach for Optimization of Infection Control and Operating Room Management Anesthesia & Analgesia Journal Publish Ahead of Print  March 24 2020
  • Cantwell Clark , Andreas Taenzer, Kristin Charette,Michaela Whitty:Decreasing contamination of the anesthesia environment. Am J Infect Control 2014; 42:1223-5
  • Hadder B, Patel HM, Loftus RW. Dynamics of intraoperative Klebsiella, Acinetobacter,Pseudomonas, and Enterobacter transmission. Am J Infect Control 2018; 46:526-532
  • Shiraishi T, Nakagawa Y. Evaluation of the bactericidal activity of povidone-iodine and commercially available gargle preparations. Dermatology (Basel, Switzerland) 2002; 204 Suppl: 37–41.
  • Kawana A, Kudo K. [A trial of povidone-iodine (PVP-I) nasal inhalation and gargling to remove potentially pathogenic bacteria colonized in the pharynx]. Kansenshogaku zasshi The Journal of the Japanese Association for Infectious Diseases 1999; 73: 429–36.
  • The use of Povidone Iodine nasal spray and mouthwash during the current COVID19 pandemic may protect healthcare workers and reduce cross infection J Kirk-Bayley ,S Challacombe,VS Sunkaraneni  2020
  • Rapid and Effective Virucidal Activity of Povidone-Iodine Products Against Middle East Respiratory Syndrome Coronavirus (MERS-CoV) and Modified Vaccinia Virus Ankara (MVA).Eggers M, Eickmann M, Zorn J.
Algorithme de prise en charge ambulatoire des patients suspects d’ infection CoVID-19

Algorithme de prise en charge ambulatoire des patients suspects d’ infection CoVID-19

Algorithme de prise en charge ambulatoire des patients suspects d’ infection CoVID-19 Coronavirus Disease 2019.
-Arrivée au cabinet  du patient avec toux fièvre asthénie  ou autres signes.
-Avant l’entrée dans la salle d’attente mesures barrière:
*Masque et solution  hydro-alcoolique pour le patient
-Interrogatoire médical et histoire de la maladie:
      *durée et évolution.
      *évolution en deux temps ?
-Interrogatoire médical:
*retour de zone à risque « rouge ».
*contact avec un cas avéré.
*vaccination antigrippale.
-Examen clinique:
     *Si possible dans un lieu dédié  du cabinet
*Le médecin porte un masque chirurgical et des gants
  –Signes respiratoires : fréquence respiratoire ,toux dyspnée.
Auscultation foyer pulmonaire? saturation (spo2).
État hémodynamique TA pouls.
Température.
Autres signes : diarrhées déshydratation.
Signes de gravité:
-Fièvre > 38.5°C
-Dyspnée: FR > 22 Spo2 < 95%
-Foyer pulmonaire ou crépitants
-Asthénie
-Déshydratation

Pas de signes de gravité:  -7 jours d’arrêt de travail -Ordonnance  traitement symptomatique -Discuter une  antibiothérapie.Il faut faire une autosurveillance de la température voire recourir à la télémédecine. Si aggravation

le médecin appelle le SAMU pour orientation et hospitalisation.
Signes de gravité ou tableau moins grave mais présence de comorbidité: Le médecin appelle le SAMU pour orientation et hospitalisation.

L’Échographie en Urgence et POCUS : Point of Care Ultrasound

L’Échographie en Urgence et POCUS Point of Care Ultrasound

Par le Dr Bouarroudj Noreddine

Le POCUS est un acronyme de  » Point of Care Ultrasound  » littérallement  l’échographie au point d’intervention » c’est l’utilisation de l’échographie par un praticien dans le but d’orienter le diagnostic du malade d’évaluer la maladie et d’améliorer sa prise en charge .La pratique du POCUS se fait par des professionnels de santé formés pour diagnostiquer des maladies, peu importe l’endroit où le patient est traité (dans un hôpital moderne, une ambulance ou un village reculé par exemple etc…). Il existe un fort niveau de preuves que l’utilisation de l’échographie au point d’intervention (Point of Care Ultrasound)  apporte un bénéfice réel  dans le diagnostic et la prise en charge en urgence des patients (1).La disponibilité croissante des appareils d’échographie couplée à un enthousiasme des stagiaires pour apprendre le POCUS signifie que les responsables de formation doivent commencer à réfléchir à la manière de l’intégrer systématiquement dans les programmes d’études médicales. En outre, il doit y avoir un engagement à soutenir le développement des formateurs avec du temps et des ressources pour garantir une formation adéquate à quelques privilégiés. 

Voici des exemples d’utilisation de l’échographie en pratique clinique:

. Échographie pulmonaire en Urgence:. Échographie abdominale en Urgence
. Accès Vasculaires guidés par Ultrasons
. Échographie cardiaque de base
. Échographie rénale et Urologique en Urgence
. Échographie Gastrique
. Échographie vasculaire en Urgence
. Échographie traumatologique FAST et E-FAST
. Échographie Gynéco-Obstétricale de base en Urgence

Cette liste ne saurait etre exhaustive et l’utilisation des ultrasons n’a pas de limite dans la pratique clinique.

-L’échographie pulmonaire est capitale dans la prise en charge des urgences (2) (3) de meme que les techniques de ponctions  pleurales échoguidées.

-L’utilisation des ultrasons au cours des états de chocs devient incontornable dans les centres de référence.(4)(5)

-Le FAST dans l’évaluation des traumatismes joue un roles important dans la prise en charge des traumatismes.(6)

La liste est encore longue….

 

Références:

(1).Point-of-care ultrasound (POCUS): unnecessary gadgetry or evidence-based medicine? Nicholas Smallwood Clin Med (Lond). 2018 Jun; 18(3): 219–224.doi: 10.7861/clinmedicine.18-3-219  PMCID: PMC6334078

(2).Lichtenstein DA. Mezière GA. Relevance of lung ultrasound in the diagnosis of acute respiratory failure: the BLUE protocol. Chest. 2008;134:117–25

(3).Inglis AJ. Nalos M. Sue KH, et al. Bedside lung ultrasound, mobile radiography and physical examination: a comparative analysis of diagnostic tools in the critically ill. Crit Care Resusc. 2016;18:116–24.

(4).Russell FM. Ehrman RR. Cosby K, et al. Diagnosing acute heart failure in patients with undifferentiated dyspnea: a lung and cardiac ultrasound (LuCUS) protocol. Acad Emerg Med. 2015;22:182–91.

(5).Price S. Platz E. Cullen L, et al. Expert consensus document: Echocardiography and lung ultrasonography for the ­assessment and management of acute heart failure. Nat Rev Cardiol. 2017;14:427–40

(6).Smith J. Focused assessment with sonography in trauma (FAST): should its role be reconsidered? Postgrad Med J. 2010;86:285–91.