Qui sont les médecins Anesthésistes ?
Qui sont les médecins Anesthésistes ?
Par le Dr Bouarroudj Noreddine

1.http://csahq.org/public-education/role-of-a-physician-anesthesiologist
Par le Dr Bouarroudj Noreddine
1.http://csahq.org/public-education/role-of-a-physician-anesthesiologist
Par le Dr Bouarroudj Noreddine
En cette période de pandémie j’ai tenu à partager cette modeste contribution sur les bases physiopathologiques des formes sévères de covid-19.
L’insuffisance respiratoire due au syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA) ainsi que la myocardite fulminante sont les principales causes de mortalité dans le COVID-19.Une publication sur le Lancet (1) datée du 13 mars 2020 résume l’importance des mécanismes physiopathologiques de la maladie covid-19 à savoir la tempête des cytokines ainsi que la lympho-histiocytose hémophagocytaire.
La présentation ci dessous explique la fameuse tempête des cytokines .Les récepteurs de surface sur les cellules T peuvent provoquer une tempête de cytokines après activation par des anticorps monoclonaux thérapeutiques .Le Theralizumab (connu sous le nom de TGN1412, CD28-SuperMAB, and TAB08) est un immunomodulateur qui peut directement provoquer une libération de cytokines chez l’Homme.De plus à la surface des cellules T il y a une formation et activation d’une synapse immunologique (IS), et la liaison du CD28SA aux récepteurs Fcγ (FcγR) sur les cellules endothéliales et d’autres leucocytes pourrait entraîner une libération supplémentaire de cytokines.
L’activation de CD28 peut également provoquer une régulation positive des molécules d’adhésion telles que CD11b à la surface des cellules T qui peuvent ensuite se lier à la molécule d’adhésion intracellulaire 1 (ICAM1) sur les cellules endothéliales.Les complexes endothéliaux lymphocytes T ont la capacité de provoquer une production amplifiée de cytokines et des dommages endothéliaux locaux. Par conséquent, la tempête de cytokines et l’infiltration de neutrophiles pourraient médier le syndrome de fuite capillaire avec une défaillance multi viscérale.
Syndrome d’activation macrophagique (SAM) / lympho-histiocytose hémophagocytaire (LHH) : Est une entité clinico-biologique caractérisée par un état hyperinflammatoire faisant suite à la dérégulation de la réponse immunitaire cytotoxique. Il est caractérisé par une hypercytokinémie fulminante et fatale avec défaillance multiviscérale.
Les caractéristiques cardinales de la LHH comprennent la fièvre persistante, les cytopénies et l’hyperferritinémie; l’atteinte pulmonaire (y compris le SDRA) qui survient chez environ 50% des patients.Augmentation de l’interleukine (IL) -2, IL-7 une ferritine élevée (moyenne 1297 · 6 ng / ml chez les non-survivants vs 614 · 0 ng / ml chez les survivants; p <0 · 001) et IL-6 (p <0 · 0001)
Le Hscore mesure la probabilité de lympho-histiocytose hémophagocytaire secondaire. Les scores HS supérieurs à 169 sont sensibles à 93% et spécifiques à 86% pour HLH.Il faut rechercher une hyperinflammation chez tous les patients avec un COVID-19 sévère : -Hyperférritinémie –thrombopénie afin d’identifier les patients dont l’immunodépression pourrait améliorer le pronostic.
Les option thérapeutiques incluent les corticoides les immunoglobulines en IV les anticytokines (Anakinra ou le Tocilizumab)
(1) www.thelancet.com Published online March 13, 2020 https://doi.org/10.1016/S0140-6736(20)30628-0
Par le Dr Bouarroudj Noreddine Anesthésiologiste-Réanimateur.
Le médecin anesthésiste réanimateur joue un rôle primordial dans la prévention péri-opératoire de la transmission virale ainsi que dans la gestion du bloc opératoire en période de crise COVID-19. Il faut dire aussi que toutes les spécialités médicales sont impliquées et que la communauté scientifique autour du monde a fait preuve d’une mobilisation extraordinaire , en cette période de crise , afin de lutter contre la pandémie. Preuve en est le foisonnement d’articles dans les différentes revues médicales ainsi que les recommandations des sociétés savantes.
En ce qui concerne la prévention péri-opératoire de la transmission de COVID-19 en période de crise l’Anesthesia Patient Safety Foundation a publié des recommandations basées sur les Évidences (Evidence Based Medicine) en rapport avec l‘optimisation du contrôle de l’infection ainsi que la gestion du bloc opératoire.
Depuis sa description princeps en décembre 2019 à Wuhan en Chine le virus SARS-COV-2 ne cesse de se propager dans le monde.Comme le virus infecte le nez le poumon et la gorge la transmission se fait directement entre les individus par aérosolisation de gouttelettes et postillons lors des éternuements, toux, discussions et bâillement. Il est admis que la transmission nécessite un contact étroit d’environ un mètre ou même plus avec la personne infectée.Indirectement la transmission se fait par le contact des mains non lavées avec le visage.Au total la contagion se fait par aerosolisation ainsi que par le contact avec des surfaces contaminées.A titre d’exemple la viabilité du virus sur du cuivre est de quatre heures à peine. Sur du carton vingt-quatre heures. Sur l’acier inoxydable et le plastique qu’on retrouve communément au bloc opératoire le virus a une viabilité d’au moins trois jours! Les modes de transmissions suscités ainsi que la viabilité du virus sur différentes surfaces expliquent les recommandations suivantes dont le but est d’éviter la contamination:
Lavage fréquent des mains avec du savon et de l’eau (pendant au moins 20 secondes) ou en utilisant un désinfectant pour les mains à base d’alcool (avec au moins 60% d’alcool) lorsque les mains ne sont pas visiblement sales et souillées.En outre il est recommandé de:
Ne pas oublier que la protection personnelle du praticien est la priorité.
Le roulement du personnel devrait être relativement long afin d’économiser les moyens de protection (masques faciaux bavettes casaques etc…)
Il est recommandé d’effectuer la première phase de réveil au bloc afin de diminuer le risque de contamination en salle de surveillance post interventionnelle.
Il faut faire une stérilisation multimodale du bloc opératoire: désinfectants et ultraviolets (UV-C) pendant une à deux heures.Il est important d’utiliser les deux techniques désinfectants et ultraviolet car les UV-C seuls peuvent être limités par l’ombrage (zones du bloc que la lumière UV-C n’atteint pas) . De même, la désinfection des surfaces
doivent également être complétées par des UV-C ou l’équivalent technologie en raison de facteurs humains entraînant une défaillance du nettoyage.
Pas de signes de gravité: -7 jours d’arrêt de travail -Ordonnance traitement symptomatique -Discuter une antibiothérapie.Il faut faire une autosurveillance de la température voire recourir à la télémédecine. Si aggravation
Par le Dr Bouarroudj Noreddine
Le POCUS est un acronyme de » Point of Care Ultrasound » littérallement l’échographie au point d’intervention » c’est l’utilisation de l’échographie par un praticien dans le but d’orienter le diagnostic du malade d’évaluer la maladie et d’améliorer sa prise en charge .La pratique du POCUS se fait par des professionnels de santé formés pour diagnostiquer des maladies, peu importe l’endroit où le patient est traité (dans un hôpital moderne, une ambulance ou un village reculé par exemple etc…). Il existe un fort niveau de preuves que l’utilisation de l’échographie au point d’intervention (Point of Care Ultrasound) apporte un bénéfice réel dans le diagnostic et la prise en charge en urgence des patients (1).La disponibilité croissante des appareils d’échographie couplée à un enthousiasme des stagiaires pour apprendre le POCUS signifie que les responsables de formation doivent commencer à réfléchir à la manière de l’intégrer systématiquement dans les programmes d’études médicales. En outre, il doit y avoir un engagement à soutenir le développement des formateurs avec du temps et des ressources pour garantir une formation adéquate à quelques privilégiés.
Cette liste ne saurait etre exhaustive et l’utilisation des ultrasons n’a pas de limite dans la pratique clinique.
-L’échographie pulmonaire est capitale dans la prise en charge des urgences (2) (3) de meme que les techniques de ponctions pleurales échoguidées.
-L’utilisation des ultrasons au cours des états de chocs devient incontornable dans les centres de référence.(4)(5)
-Le FAST dans l’évaluation des traumatismes joue un roles important dans la prise en charge des traumatismes.(6)
La liste est encore longue….
Références:
(1).Point-of-care ultrasound (POCUS): unnecessary gadgetry or evidence-based medicine? Nicholas Smallwood Clin Med (Lond). 2018 Jun; 18(3): 219–224.doi: 10.7861/clinmedicine.18-3-219 PMCID: PMC6334078
(2).Lichtenstein DA. Mezière GA. Relevance of lung ultrasound in the diagnosis of acute respiratory failure: the BLUE protocol. Chest. 2008;134:117–25
(3).Inglis AJ. Nalos M. Sue KH, et al. Bedside lung ultrasound, mobile radiography and physical examination: a comparative analysis of diagnostic tools in the critically ill. Crit Care Resusc. 2016;18:116–24.
(4).Russell FM. Ehrman RR. Cosby K, et al. Diagnosing acute heart failure in patients with undifferentiated dyspnea: a lung and cardiac ultrasound (LuCUS) protocol. Acad Emerg Med. 2015;22:182–91.
(5).Price S. Platz E. Cullen L, et al. Expert consensus document: Echocardiography and lung ultrasonography for the assessment and management of acute heart failure. Nat Rev Cardiol. 2017;14:427–40
(6).Smith J. Focused assessment with sonography in trauma (FAST): should its role be reconsidered? Postgrad Med J. 2010;86:285–91.
Par le Dr Bouarroudj Noreddine
Il est toujours utile de connaitre les mesures de sécurité et de prévention contre le coronavirus pour tout le personnel médical particulièrement les médecins anesthésistes Réanimateurs et urgentistes exposés au virus lors de gestes de réanimation comme l’intubation trachéale.Ci dessous les recommandations concernent les patients porteurs de Coronavirus Disease 2019 (COVID-19) et les mesures de sécurité à prendre vis à vis des personnes suspects .Les recommandations suivantes concernent les soins non courants, tels que les procédures médicales générant des aérosols, y compris l’intubation.
Nota bene : Dans tous les cas nous recommandons de consulter des experts et la direction de santé. Aussi ces recommandations ne sont pas définitives et peuvent changer au fil des jours.
1.N’oubliez pas que VOTRE protection personnelle est la priorité. Veuillez examiner le matériel et prendre les précautions d’isolement appropriées. Planifiez à l’avance car il faut du temps pour appliquer toutes les précautions de sécurité. Avant l’intubation, passez en revue et entrainez-vous à mettre et enlever la protection respiratoire, les gants, le masque facial et les vêtements appropriés. Portez une attention particulière afin d’ éviter l’auto-contamination.
2.Pratiquer une hygiène des mains appropriée avant et après toutes les procédures.
3.Portez un masque/respirateur N95 testé, un protecteur facial , une casaque et des gants.
4.Limitez le nombre de personnes dans la salle où le patient doit être intubé.
5. Choisir l’anesthésiste le plus expérimenté disponible pour effectuer l’intubation, si possible.
6.Surveillance standard, accès veineux, monitorage, médicaments, respirateurs et aspiration vérifiés.
7. Évitez l’intubation vigile par fibre optique , sauf indication contraire. L’anesthésique local atomisé pourrait aérosoliser le virus.
8. Prévoyez une induction à séquence rapide et assurez-vous qu’un assistant qualifié est capable d’exécuter une pression cricoïde. Le RSI peut devoir être modifié, si le patient a un gradient artériel-alvéolaire très élevé et est incapable de tolérer 30 s d’apnée, ou a une contre-indication à la succinylcholine. Si une ventilation manuelle est prévue, de petits volumes courants doivent être appliqués.
9. Cinq minutes de préoxygénation avec 100% d’oxygène et afin d’éviter la ventilation manuelle du patient et l’aérosolisation potentielle du virus des voies respiratoires.
10. Assurer un filtre hydrophobe à haute efficacité interposé entre le masque facial et le circuit respiratoire
11. Intuber et confirmer la position correcte de la sonde trachéale.
12. Instituer une ventilation mécanique et stabiliser le patient.
13. Tous les équipements des voies respiratoires doivent être décontaminés et désinfectés conformément aux règles de bonne pratique hospitalières .
14.Après avoir retiré l’équipement de protection, évitez de toucher les cheveux ou le visage avant de vous laver les mains.
15. Respecter l’hygiène des mains avant et après toutes les procédures.
16. Il est important de développer un système de communication afin que le personnel soignant puisse fournir des informations en temps réel aux décideurs.
17. Les experts en maladies infectieuses de votre hopital fourniront des mises à jour supplémentaires concernant la gestion des patients dans les différents services hospitaliers.
Références:
1.The New England Journal of Medicine: Early Transmission Dynamics in Wuhan, China, of Novel Coronavirus–Infected Pneumonia
3.Novel Coronavirus (2019-nCoV)
4.World Helath Organization – Coronavirus
5.Departement of Anesthesiology and Pain Medicine http://www.anesthesia.utoronto.ca
6.Centers of Diseases Control and Prevention https://www.cdc.gov/coronavirus/2019-ncov/hcp/infection-control.html